24 Juin 2016
Lorsque le 13 septembre 1944, les SS brûlaient le village de ma famille, tuant des habitants, incendiant les maisons, prenant en otage la population, mon père en a tiré une leçon : construire l'Europe doit permettre de construire la paix, la démocratie et la prospérité.
Et cette construction européenne s'est faite sous 3 dimensions :
- démocratique à travers l'adhésion volontaire des pays et non pas sous la botte des militaires. Démocratie imparfaite, certes, mais qui fait que l'Union européenne est un modèle envié dans le monde entier ;
- la paix malgré les eurosceptiques qui ont empêché la création de la défense européenne en 1954. Nous vivons une période historique où il n'y a pas eu de conflits militaires sur le territoire des pays membres de l'UE depuis 1957 ;
- la prospérité car malgré la crise que l'on vit depuis 2008, l'Europe n'a jamais connu une période aussi longue de prospérité. Les Pays de l'Est savent très bien le retard qu'ils ont pris sur l'Europe avant 1989. L'Espagne ou le Portugal d'avant 1986 savent très bien dans quel état économique ils étaient au sortir des dictatures franquistes et salazaristes. Les migrants vont là où il y a du travail et de la prospérité et de la démocratie. Pas l'inverse. Sinon ils iraient en Russie...
Que dire du Brexit. Qu'il est le reflet d'un eurosceptisisme exacerbé renforcé par les effets de la crise tant économique que géopolitique. Il y a en ce moment en Europe, mais également dans le reste du monde un parfum des années 1930. La montée des nationalismes politique et économique, mâtiné de haine de l'autre, de protectionnisme, et des effets réels de la crise de 2008 renforce le populisme.
Il est temps de reprendre le projet européen en main. Une Europe fédérale renforçant la place des citoyens le permet. La sortie des Britanniques peut être une chance pour relancer l'intégration européenne, en laissant la porte ouverte aux Ecossais et aux nord-Irlandais Saisissons-là.