11 Novembre 2018
Depuis quelques jours, les élus sont sollicités par des habitants pour participer au mouvement qui se profile le 17 novembre, soutenu par les populistes Le Pen et Mélenchon.
Je peux comprendre la colère légitime des Segréens qui ont du mal à joindre les deux bouts, et qui voient le prix du carburant augmenter, essentiellement en raison de la hausse du prix du pétrole et de la parité euro dollar. Pourtant je ne participerai pas et je ne soutiendrai pas les appels au blocage. Pour des questions économiques, sociales et environnementales, l’avenir n’est plus au tout automobile mais à une offre diversifiée de moyens de locomotion.
Actuellement, les Français font 45 km aller-retour pour se rendre à leur travail contre 5 km dans les années 1950. D’autres territoires tels que Tiercé, Morannes, ou Chemillé, ont su agir pour maintenir les lignes de chemin de fer qui desservaient leur territoire. Force est de constater que ce n’est pas le cas dans le Segréen. Désormais, les habitants du Segréen n’ont d’autres choix pour se rendre à leur travail que de prendre leur véhicule. Or selon l'INSEE, la majorité des déplacements professionnels des Segréens se font à destination d’Angers ou de Château-Gontier. Rappelons-nous qu’il fallait moins de temps en 1942 pour faire Segré Angers en train qu'en 2018 en bus.
Nous ne pouvons que déplorer l’absence de vision stratégique des élus du Segréen qui depuis trop longtemps ont laissé passer le train, laissant l’Etat supprimer les dessertes de Segré, Le Lion ou Pouancé, démolissant les gares, démantelant les voies ferrées.
Pourtant, le Conseil économique et social des Pays de la Loire constate que la ligne de train entre Angers et Nantes sera saturée à l’horizon 2025 2030. Il préconise parmi les solutions de construire une Ligne grande vitesse (LGV) entre Sablé-sur-Sarthe et Nantes qui éviterait Angers.
Nous ne pouvons que déplorer l’inconsistance d’élus locaux qui ignorent les enjeux de développement du Segréen, et ne font pas de lobbying contrairement aux élus du Sud Loire. Nos seulement, la création de la LGV est une opportunité pour créer une gare TGV entre Segré et Château-Gontier qui mettrait notre territoire à une heure de Paris et 30 minutes de Nantes. Surtout, cela permettrait d’impulser la construction d’une desserte locale entre Angers – Segré – Château-Gontier – Pouancé et Châteaubriant, qui encouragerait de nombreux habitants du Segréen de se rendre à leur travail par le train. Et rien n’empêche d’adapter les horaires aux salariés en horaires décalés. Certes, tous les habitants du Segréen ne seraient pas desservis mais cela faciliterait les déplacements pour nombre d'entre eux.
Avant d’être une question budgétaire et technique, c’est d’abord une question de volonté politique mais a-t-on les élus locaux capables de comprendre ces enjeux ?
Pour finir, un déplacement pendulaire de 100km/jour équivaut à environ 20 000 km/an, soit à 5l au 100km environ 1000 litres de carburant. Les 7 centimes de taxes supplémentaires augmentent donc le coût des déplacements professionnels de 70€ par an. Les 30 centimes d’augmentation liée à la hausse du cours du pétrole génèrent un surcoût de 300€… Pour quelles raisons les organisateurs n’envisagent pas de bloquer l’ambassade d’Arabie saoudite le 17 novembre ?