18 Février 2019
"Et pourtant, le sacré nous est imposé par la République : la Shoah, le 11 septembre, Israël, le sionisme". Voici le commentaire que laissait l'association Falsafa sur Facebook le 8 février 2015. En mélangeant consciemment le sionisme, Israël, la Shoah et le 11 septembre, Falsafa dérivait gravement et ne pouvait ignorer que les victimes de l'hypercasher avaient été tuées parce que juives. Quelques mois plus tôt, Falsafa invitait dans une salle municipale Houria Bouteldja, une militante dont les textes sont antisémites sous couvert d'antisionisme (les blancs, les juifs et nous).
Un mois après le massacre de l'hypercasher, les défenseurs de la République ne prenaient pas la mesure que ces propos sulfureux n'étaient que les premiers d'une longue dérive. Certes, l'un des leaders de Falsafa, le docteur Azzouzi (suspendu du CHU depuis la rentrée 2018 pour harcèlement sexuel présumé) se lâchait en 2014 « Si une personne qui s'oppose aux bombardements d'enfants est qualifiée d'antisémite, alors oui, je suis antisémite et je l'assume. ». En février 2015, il démissionnait avec fracas du conseil municipal d'Angers en faisant l'éloge de Tariq Ramadan et en vouant aux gémonies Caroline Fourest, Patrick Pelloux et Finkielkraut...
Quelques mois plus tard, Falsafa relayait une campagne contre "Tel Aviv sur Seine", se joignant aux pires antisémites. Cette opération de boycott n'était pas dirigé contre les colonies israéliennes en Cisjordanie mais contre la principale ville d'Israël, de surcroit une ville progressiste et de gauche.
Qui aurait pensé en 2012 après les crimes de Merah, et 4 ans après hypercacher que les discours qui légitiment l'antisémitisme se transformeraient en actes sur le terrain : agressions de Juifs, menaces contre d'autres qui doivent déménager, une femme, Mme Knoll défenestrée, tags "Juden" sur des vitrines ? Les responsables politiques n'ont pas pris la mesure de la vague antisémite qui parcourt notre pays.
Dans ce cadre, comment la maison de quartier des Hauts de Saint-Aubin a pu organiser en 2017 une conférence en collaboration avec Falsafa ?
Pourquoi la ville d'Angers a prêté ou loué la salle Daviers à Falsafa en 2017 ?
Pour quelles raisons des responsables politiques angevins "likent" la page Falsafa?
A droite, mais surtout à gauche, des élus dans notre pays par culture clientéliste ou par conviction partagent des liens avec des associations sulfureuses.
Cette gauche là n'est pas à la hauteur des enjeux . Malgré tous les dégâts sociaux que peut faire la droite, il vaut mieux perdre les élections que son âme. La vraie gauche n'a pas les mêmes valeurs que celle qui a une certaine forme de complaisance avec l'antisémitisme.
Participer à la manifestation mardi contre l'antisémitisme n'est pas un brevet d'immunité. Elle exige que les actes soient en conformité avec les convictions. Il est encore temps