31 Mars 2019
Pour la première fois depuis août 1944, la ville de Segré a vu apparaître des croix gammées sur les murs, près du lycée. Pour ces faits graves d'apologie de crimes contre l'humanité par dessins d'emblèmes, le code pénal prévoit des peines pouvant aller jusqu'à 5 ans de prison.
Plus grave, ces faits se sont déroulés à proximité du lycée et d'une famille harcelée par des individus. Il se trouve que certains membres de cette famille sont Juifs.
Ces individus malfaisants ne peuvent ignorer que plusieurs habitants de Segré ont été arrêtés pour faits de Résistance, dont René Brossard, et ont été déportés ou assassinés. Ils n'ont aucune excuse : les autorités doivent faire le nécessaire pour retrouver les auteurs et les châtier sévèrement.
Plus largement, à plusieurs reprises, la ville de Segré a été confrontée à des actes discriminatoires. Ainsi en 2009, des jeunes filles homosexuelles avaient été harcelées par des individus. Avec plusieurs organisations, nous avions rencontré le sous-préfet et le maire. Celui-ci s'était engagé à ce que des actions éducatives de lutte contre la haine et les discriminations soient menées dans tous les établissements scolaires de Segré. Nous n'avons jamais eu de retour sur les actions menées.
Ce qui nuit à l'image de Segré, ce n'est pas de parler de ces faits, c'est que l'on ne prenne pas la pleine mesure de la gravité de ces actes. Dessiner une croix gammée ne sera jamais un acte anodin. La famille visée a besoin de soutien. Elle a besoin du soutien de l'ensemble de la ville et de ses habitants.