L'Europe de la paix et de la prospérité
Depuis 1945, l'Europe vit une période de paix et de prospérité inégalée dans l'histoire de l'humanité. C'est grâce aux pères fondateurs, et aux dirigeants successifs, de Gaspéri, de Gaulle et Adenauer, à Mitterrand et Kohl, que l'Europe s'est construite petit à petit, par la négociation, et non pas sous la contrainte.
Si des évolutions en matière sociale, fiscale ou économies doivent être apportées, il n'en demeure pas moins que l'Europe est attractive. Il suffit pour cela de constater le nombre de pays qui aimeraient adhérer au projet européen, de l'Ukraine à la Géorgie, en passant par la Turquie il y a quelques années.
Quand j'ai adhéré au PS en 2001, l'adhésion au projet européen était naturelle, elle ne faisait pas débat. Elle était au coeur du socialisme.
Le PS
Comme beaucoup d'électeurs de gauche, j'ai constaté avec consternation la dérive très à gauche du PS ces dernières années, et notamment depuis le début d'année.
Profondément attaché aux valeurs européennes et en début d'année, je ne reconnaissais plus mon parti, notamment en matière de projet européen. Malgré les alertes, le courant anti européen au PS est devenu majoritaire.
Fidèle à un principe de loyauté, j'ai exprimé mes désaccords en interne sur les questions européennes. Force est de constater que depuis 2005, le PS n'a pas su choisir une ligne sur la question européenne.
Je n'ai pas changé d'idées depuis mon adhésion au PS, c'est le PS qui a dérivé... J'aurai dû démissionner dès le printemps. Je ne l'ai pas fait. J'ai soutenu loyalement les candidats Benoît Hamon dont je ne partageais qu'une partie du programme, et Silvia et Maxence aux législatives dont je partage les idées.
Un projet européen
A la même période, et pour la première fois depuis plus d'une quinzaine d'années, un candidat à la présidentielle assumait clairement un projet pro européen, qu'il a exprimé au moment du débat contre Marine Le Pen.
Comme beaucoup, j'ai cliqué sur le site en Marche tout en conservant l'espoir que le PS prendrait acte de son échec et changerait d'orientation.
Force est de constater que depuis l'été, le PS n'a pas choisi d'orientation claire.
J'ai adhéré à En marche pour le projet européen à cette période. Je n'aurai pas dû.
Très rapidement, ce mouvement qui se voulait novateur a pratiqué les méthodes de la politique à l'ancienne, notamment à travers les désignations aux élections législatives, puis aux sénatoriales.
Un problème d'éthique
Au-delà des ordonnances, j'ai été particulièrement choqué par la présence au plus haut niveau de cette organisation de la sénatrice ex-socialiste Bariza Khiari. Celle-ci n'a pas hésité ces dernières années à :
- apporter un soutien marqué à Tariq Ramadan, petit-fils du fondateur des frères musulmans, et tenant d'un islam intégriste ;
- signer une lettre de soutien au CCIF adressée quand elle était au PS à Jean-Christophe Cambadélis, alors que cette association intégriste a fait de l'entrisme en politique une des ses stratégies ;
- recevoir un prix avec Marwam Muhammad du CCIF remis par le COJEP International, une obscure association qui est le relais de l'AKP en Europe. Un observateur de la vie politique turque explique qu"elle est constituée de "types super doués politiquement, mais ce sont des islamo-nationalistes qui font de l'entrisme à tous les niveaux". L'AKP est désormais connue pour l'ampleur de la répression exercée par le gouvernement Erdogan contre sa propre population.
Comment peut-on parler de renouvellement des méthodes politiques quand on confie des responsabilités à un personnage aussi sulfureux ?
Désormais je ne suis plus adhérent d'un parti. C'est triste. Pourtant j'ai longtemps continué à espérer mais l'écart avec mes convictions et mes valeurs est trop grand pour accepter des idées que je ne partage pas, et des pratiques que je conteste.
Dans chaque pays européen, existe un parti socialiste ou social-démocrate qui partage les valeurs européennes. Il n'y en a plus en France. C'est triste.