18 Février 2021
Avant-hier, le Conseil municipal de Strasbourg s'est tristement distingué en procédant à deux votes controversés :
- le premier concernait la reconnaissance de la définition de l'antisémitisme de l'Alliance pour la mémoire de l'Holocauste. Le CM s'y est opposé par 39 voix contre 19, dont celui de la maire. Pour rappel, des villes telles que Berlin, Paris, le Parlement européen, et 31 pays ont voté cette résolution.
Cette décision pour le moins troublante est incompréhensible et malvenue quand on connait la vague antisémite que connait la France, et dont la dizaine de Juifs assassinés en est la partie émergée de l'iceberg.
- le financement d'un établissement de culte géré par le groupuscule fondamentaliste Millî Görüs, qui selon Charlie Hebdo est "proche des Frères musulmans dont Erdogan est issu", classé par le renseignement allemand comme "islamiste fondamentaliste", et qui a refusé de signer la charte des valeurs républicaines.
Soyons clair, tous les croyants ont droit d'avoir des lieux pour pratiquer leur culte, les musulmans comme les autres. La question ici est de savoir si l'on peut subventionner une organisation intégriste d'extrême droite. Que dirait-on si la ville de Paris subventionnait Saint-Nicolas du Chardonnet ?
On ne s'improvise par maire de Strasbourg, on ne s'improvise dans la la gestion d'une grande métropole. Cette double décision troublante salit une partie de la gauche. Plus grave, elle salit l'image de la France à l'international.
Cette stratégie est troublante concernant les valeurs de la gauche et inefficace électoralement. Corbyn par ses ambiguïtés sur l'antisémitisme et ses complaisances avec l'islamisme politique a conduit le Labour à sa pire défaite. Si la gauche française ne se réveille pas, elle en prend le même chemin.
Heureusement, des voix se lèvent à gauche. Ainsi, Catherine Trautmann a sauvé l'honneur de la gauche sur les 2 votes. Le PRG Centre gauche local a publié un communiqué faisant part de sa consternation. Il y a encore de la lumière au bout du tunnel.